(...) Or, comme le souligne régulièrement Jean-Claude Trichet, l'Europe est entrée dans un cycle de crises durable auquel aucun Etat membre ne peut faire face seul et auquel la zone euro, parce qu'elle n'est pas une union économique et sociale, n'est pas préparée.
Dès lors, il ne s'agit pas seulement d'une crise de l'euro ou de l'Union européenne, mais bien d'une crise du système européen dans sa globalité, Etats membres, zone euro, Union européenne. C'est à cette crise qu'il faut apporter une solution globale qui soit également crédible et légitime.
Il serait faux de dire que les Etats européens n'ont pas pressenti cette nouvelle donne économique et géopolitique. La stratégie de Lisbonne décidée en 2000 par les chefs d'Etat et de gouvernement prévoyait que chaque Etat membre sur une base volontaire mettrait en place des réformes structurelles lui permettant de retrouver de la compétitivité ainsi qu'une politique d'investissement permettant de doper l'innovation. Faute de mesures contraignantes, ces engagements n'ont été tenus que par l'Allemagne et les pays de l'Europe du Nord, ce qui explique en partie la réindustrialisation de ces pays et le déclin industriel des autres.
Il est en revanche juste de dire que l'Union européenne a refusé de faire face à l'hypothèse d'une crise systémique dans la mesure où accepter cette hypothèse, c'était reconnaître la nécessité de mettre en place des mécanismes de décision de nature fédérale pour un certain nombre de sujets au moins pour la zone euro : prévention et gestion de crise financière et monétaire, architecture européenne de supervision bancaire et assurantielle, politique d'investissement, convergence sociale et fiscale.
Sans cette triple dynamique, le scepticisme va continuer à se généraliser et l'Europe s'enfoncer dans la crise.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/10/25/il-faut-creer-un-gouvernement-de-la-zone-euro_1593499_3232.html
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